Péguerro, vous sortez pratiquement de votre retraite pour venir jouer en sélection. Beaucoup vous voyaient au passé simple et pourtant vous choisissez de répondre à l’appel en sélection. Pourquoi ?
Péguero Jean-Philippe : Je voudrais remercier le ciel pour cette victoire. Je souhaite dédier la victoire à ma mère car, quand j’ai répondu à l’appel, gagner la rencontre de ce soir restait ma principale motivation. On a joué une première période où j’étais un peu isolé et on n’a pas pu scorer mais aux vestiaires on a mis les points sur les « i » et on a gagné.
Cela ne vous nuit pas d’être seul en pointe ?
Péguero Jean-Philippe : Cela ne m’ennuie pas. J’ai seulement besoin d’un peu plus de soutien de la part des joueurs qui jouent autour de moi. Parfois, quand on reçoit le ballon on a besoin que les autres arrivent pour avoir plus de possibilités car en tant qu’attaquant il peut arriver qu’on soit en position de marquer, mais des fois on peut se retrouver en position d’effectuer la dernière passe et on a besoin de trouver quelqu’un à qui donner cette dernière passe. Les fans peuvent constater par exemple que la seconde période (face à Porto Rico) fut meilleure au niveau de la finition que la première.
On sait que vous êtes en délicatesse avec votre genou. Dites-nous comment Péguero Jean-Philippe a-t-il accueilli sa convocation en sélection ?
Péguero Jean-Philippe : Vous savez, quand on parle de la sélection nationale haïtienne, on parle de Péguero Jean-Philippe dans la mesure où c’est la sélection du pays qui m’a vu naître. Je suis toujours prêt à donner le meilleur de moi-même pour cette sélection et, quand je suis sur la pelouse, je fais ce que je peux. Je me donne à fond. Le match se joue pendant qu’on est sur la pelouse, pas après, donc, je me dis toujours que je dois me donner au maximum pour ne pas éprouver des regrets ensuite et me dire que cette rencontre perdue, j’aurais pu la gagner si je m’étais donné un petit peu plus. Ce que je donne sur un terrain de football, c’est ce que je peux donner. Maintenant je suis si content de nous voir passer ce premier tour.
Vous savez que le public va nourrir un peu plus d’espoir pour le second tour. Comment vous, principalement, avec votre genou, comptez-vous vous préparer en conséquence ?
Péguero Jean-Philippe : Pour mon genou, il ne m’ennuie pas tellement. Les entraîneurs connaissent mon problème. Ils font un travail particulier avec moi et m’évitent ce que mon genou ne peut supporter. Je prends soin de mon genou avec l’aide de gens compétents en la matière et j’y applique de la glace après chaque séance d’entraînement. Peu à peu je vais me reprendre physiquement afin de m’améliorer au second tour et surtout donner un meilleur rendement lors de la seconde phase.
Qui est Péguero Jean-Philippe ?
Péguero Jean-Philippe : Péguero Jean-Philippe est un footballeur haïtien, né aux Gonaïves et qui a grandi à Port-de-Paix. Il vit actuellement aux Etats-Unis avec sa famille. Il est sur le point de rejoindre le Don Bosco avec lequel il a débuté sa carrière de footballeur avant de rejoindre la MLS à via Colorado Rapids, ensuite New York Red Bulls avant de partir jouer en Europe à Brondby, au Danemark. C’est au Danemark qu’il s’est grièvement blessé au genou en 2006. Après deux ans de théraphie, il est retourné au Danemark en 2008 mais s’est encore fracturé et est donc contraint d’arrêter de jouer à ce niveau.
Péguero sait aussi que le public haïtien souhaitait voir le grand attaquant que fut Péguero Jean-Philippe dans le passé et qu’il n’a pas eu l’opportunité de le voir. Cependant, l’actuel Péguero est en train de travailler pour pouvoir offrir au public haïtien un meilleur visage même après sa blessure qui l’a maintenu un peu éloigné du terrain.
Péguero est-il marié ? A-t-il des enfants ?
Péguero Jean-Philippe : Péguero n’est pas marié, il est père d’un enfant.
Propos recueillis par Enock Néré nereenock@gmail.com